Courir dans le Cantal, une belle expérience !
3 jours de trail dans le Cantal
Je n’avais encore jamais couru de trail en montagne.
Je cours souvent en forêt, avec un peu de dénivelé, des terrains parfois instables, glissants, ou bien encore quand je vais en Bretagne sur les sentiers des douaniers. Ça monte, ça descend, il y a des marches, c’est fatiguant. Mais un vrai trail dans la montagne, avec des distances allant de 20 à 30km par jour, et des dénivelés quotidiens entre 1000 et 1500 mètres (positifs, mais aussi négatifs), jamais encore.
C’est donc avec envie, curiosité mais aussi un peu d’appréhension, que nous avons tenté cette aventure avec Gregory du site I-trekkings, très bon marcheur, habitué de la montagne, et moi coureur, et sportif « à mon niveau ».
Invités par l’agence Chamina Voyages à tester un nouveau circuit, sur la thématique du trail dans le Cantal, et le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne.
#TrailNCantal, c’est le nom de cette aventure que vous avez peut-être suivi sur les réseaux sociaux, et c’est le hashtag qui vous permettra aussi de retrouver le « live » de notre séjour (toute les informations et la présentation officielle sont sur le site de la Teamaventuriers).
Le Cantal
Situé en Auvergne, je connais surtout le Cantal pour son fromage, ses charcuteries, et ses volcans. D’auvergne d’ailleurs. L’aligot que je pensais manger, et qui en fait n’est pas vraiment totalement du Cantal. Dans le Cantal, du moins où nous étions, c’est la truffade: des pommes de terres en purée mélangées avec du Cantal, ou du Salers, allez comprendre ! Mais c’est bonnnnnn…
Le bonheur quand vous rentrés affamés après 9 heures d’efforts, à monter, descendre, grimper, chercher son chemin, s’égarer sur des sentiers abandonnés de forêts en voulant prendre des raccourcis…
Très belle région au demeurant : d’anciens volcans, des forêts, des jolis paysages. Et du brouillard, nous n’avons pas eu de chance car une journée et demi s’est déroulée dans la brume, le froid, l’humidité et même la pluie. Bon, l’avantage c’est qu’en courant, si c’est surtout désagréable, ça permet aussi de rester au frais. On était déjà mouillés car tout transpirant de toute façon.
Le Trail
Je ne savais pas si j’arriverais à courir en montagne, sur des distances aussi importantes, avec des dénivelés très difficiles et techniques à certains endroits, moi l’habitué des terrains relativement de plats et accessibles, et qui ne fait pas beaucoup de séances en côte (promis c’est dorénavant dans mon programme d’entraînement).
Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas couru tout le temps. Rapidement, nous nous sommes retrouvés face à de véritables murs, et complètement cassés à vouloir les grimper en courant.
Par contre sur chaque plat, faux plat, et bien sûr descente (hors escalade…), nous avons couru. Plus ou moins vite, je vous avoue avoir eu du mal à certains moments, connu quelques moments de découragements. Mais je l’ai fait, et on l’a fait.
Je dis bien « on » car avec Gregory, bien moins sédentaire que moi, nous nous sommes soutenu. L’intérêt de faire ce type de séjour à deux, pour se motiver, s’aider, s’attendre, et se marrer.
3 jours de trail dans le Cantal, mes impressions
Ce fut dur, mais moins que ce que je le pensais.
Chaque puy grimpé était une fierté, chaque col passé se dire qu’on avançait, qu’il ne restait plus que 20, 15, 10km…nous devions rapidement repartir, souvent le temps de se réapprovisionner en « énergie » et s’hydrater, ou juste admirer le paysage et prendre des photos, les distances étant assez longues ou sous contraintes de temps (arriver avant la nuit, arriver juste vite car on avait faim, ne pas rater le train).
La fatigue, de plus en plus importante au fil des jours, et des heures même, a aussi joué sur les organisme, bien moins frais le dernier jour, comme vous pouvez l’imaginer !
Un itinéraire varié
Premier jour, en route vers le Plomb du Cantal
Le premier jour fut éprouvant par manque d’habitude, de connaissance de nos corps, et de nos limites. En effet, nous y sommes allé rapidement assez fort, sans nous économiser. Les montées ? On courait ! Pas forcément longtemps, mais on poussait le rythme. Nous partions frais, le premier jour…
La départ fut donc assez dur, et commencions par l’ascension du Plomb du Cantal, point culminant des Mont du Cantal. 1855 mètres, et un pique-nique avec une vue sublime. Ce fut ensuite une course très agréable sur les crêtes, avant de redescendre avec une très belle vue sur la vallée de Cèdre. Deux versions du parcours s’offraient à nous, une longue et une courte, et nous avons préféré la courte, certainement à raison. C’est à Saint Jacques des Blats, charmant village Auvergnat, que nous avons pris une pause avant de rejoindre notre hôtel à Mandailles, un village typique et très agréable, en passant par le Col de Gliziou.
25 kilomètres quand même, et 1300 mètres de D+ (d’après ma Polar M400) pour ce premier jour de trail.
Nous avons séjourné dans un hôtel charmant, Les Genêts d’or : une chambre très agréable et moderne, avec une DOUCHE !!! Le bonheur, vraiment ; et un très bon repas régional, avec de la truffade hé hé, et ils font aussi boulangerie, leur spécialité étant le Millefeuille ! Ce soir-là, nous étions bien, en mode #TeamGrosbides plutôt que #Teamaventuriers, malgré quelques courbatures…
Deuxième jour : Le Puy violent par la forêt impénétrable
Le deuxième jour fut une étape longue (30km), et difficile (1800 mètres de dénivelés positifs). Cassante.
Après un copieux petit déjeuner, plutôt frais au vu des 25km de la veille, nous sommes repartis, un peu plus conscients de nos forces, de nos faiblesses, et de la manière de courir. Moins courir dans les montées, mais monter de manière sportive et active, bien aidé par les bâtons (contrairement à Greg qui a l’habitude d’utiliser des bâtons en randonnée, c’était ma première avec des bâtons de trails, et j’ai réellement apprécié de m’en servir lors des montées, et l’équilibre apporté lors des descentes.
Nous avons rapidement atteins Puy Chavaroche (1739m), doublant au passage quelques randonneurs, et croisant même sur la descente un petit groupe de traileurs, nous n’étions pas les seuls ! direction le Col du Redondet, et là, choix tactique entre version courte qui nous faisait arriver directement à Le Falgoux (22km « seulement » annoncés), ou par le Puy Violent (35km annoncés, et un nom à faire peur).
Nous avons choisis l’option longue, avec une petite variante : afin de raccourcir un peu le trajet, et éviter de descendre puis remonter comme nous le proposait le topo, nous avons décidé de traverser la forêt. Très bonne idée en effet de suivre des chemins forestiers abandonnés !!! Ce fut laborieux : chemins détrempés, ruisseaux, boue…mais c’est un peu ça l’aventure non ? sortir des sentiers battus…
Cependant, ce fut assez difficile, et nous n’avancions pas vite, avec de nombreux arrêts « carte/GPS », passage délicats…nous nous en sommes finalement sortis pour arriver aux alentours du Puy Violent (aux alentours, seulement), dernière étape avant la descente. Mais là…ce fut la pluie d’abord, qui menaçait depuis le matin ; puis les clôtures des vaches, qui nous regardaient se demandant ce que nous faisions là, et nous empêchant de passer où nous le voulions ; et enfin le brouillard, qui complètement nous égaras. Du Puy violent, nous ne vîmes que le nom, sur la carte.
C’est sous un vent à décorner les jolis vaches cantaliennes que nous avons réussi à retrouver le GR400, puis le brouillard qui nous a égaré, la pluie qui nous a trempé…d’ailleurs attention, les GR sont plutôt mal indiqués, et ont changé avec plusieurs marquages, ou pas (oui, des fois il n’y avait aucune balise…), ce qui rend compliqué certains passages, …heureusement que nous avions le GPS !
Epuisés, après encore un certain nombre de kilomètres, en descente, qui me parut interminable, nous arrivâmes au Falgoux, notre dernière étape. Super bien accueillis à l’Auberge du Voyageur, nous nous sommes jetés sous la douche (pas ensemble hein), puis l’apéro avec une bière locale, et la traditionnelle truffade.
Les jambes étaient lourdes cependant, et nous allâmes nous coucher, pour ma part redoutant le lendemain…
Troisième jour : vers le célèbre Puy Mary
C’est pas si mal que ça que je me réveillais, tôt. Aujourd’hui, outre les 19km prévus pour rejoindre Super Lioran et encore 1000 mètres de dénivelés dans la journée, nous avions un impératif de temps, et ce afin d’attraper le train, en début d’après-midi.
Nous partîmes sous les nuages, par un temps un peu frais, vers le rocher de l’Aygue (à peine aperçu), et un itinéraire en crête jusqu’au Puy Mary, volcan du Cantal et grand site de France.
Mais nous n’avons rien vu. RIEN. Un brouillard impénétrable, et le GPS qui ne s’est pas rechargé, la journée commence donc difficilement, après ces premiers 500 mètres de dénivelés. Perso je suis cuit, mais l’ambiance dans ce brouillard est assez magique. On ne voit rien, on n’a pas de GPS, les balises du GR sont quasi inexistantes…on y arrive cependant, à le retrouver, ce chemin, et nous arrivons au Puy Mary.
Majestueux, il trône au milieu des vallées verdoyantes, et le soleil nous aveugle de tant de beauté. Non en fait, on ne voit rien, mais rien, juste du brouillard. Et du froid. De la bruine aussi…L’escalier qui permet d’en faire l’ascension me parait juste interminable, interminable…pas après pas, marche après marche, c’est de plus en plus difficile…souriant pour la photo, j’ai cependant hâte de terminer et surtout, je suis déçu de ne rien voir…
Nous poursuivons sur la brèche du Rolland, dont les bords très pentus semblent donner sur de magnifiques paysages, si seulement il n’y avait pas ce brouillard…maintenant, ça descend, et si de temps à autre nous devons escalader, descendre des parties techniques en faisant attention, cette partie de l’itinéraire est bien plus roulante, et moins cassante que les deux premiers jours. Peut-être aussi que le corps s’habitue.
Nous courons le long des balcons, c’est agréable, et au fur et à mesure que nous descendons, le vent se calme (j’en parle peu, mais il est très présent), le brouillard se disperse, et nous voyons les kilomètres s’accumuler de manière bien plus rapide que les jours précédents.
19km seulement ce dernier jour, et nous arrivons enfin à notre point de départ, et le buron de Font de Cère, récupérer nos gros sacs, attendre le taxi (car nous avons fait bien plus vite que prévu), pour aller prendre le train.
Conclusion : retourner dans le Cantal, et m’entraîner plus !
C’est fini. Rapidement, nous sommes dans le speed, et n’avons pas le temps d’apprécier et se poser.
Je suis content, c’était une très belle course, un très beau trail.
Malgré les éléments météorologiques compliqués, malgré les (petites) douleurs et courbatures, c’était top. Le dépassement de soi, les paysages, que nous avons vu, ou même deviné. L’hospitalité aussi des commerçants chez qui nous sommes allés. Le Cantal n’est pas une destination des plus à la mode. Ce n’est pas simple pour y aller (depuis Paris), car il faut prendre 3 trains. Mais ça vaut le coup. En hiver, les paysages doivent juste être comme je les aime. Avec un meilleur temps (qui arrivait quand nous partions), les champs de fleurs, et la nature partout doit être vraiment agréable.
Et le trail, nous avons fait 75 kilomètres en 2 jours, + de 3000 mètres de dénivelés positifs, presqu’autant en négatif, et si j’ai souffert à certains moments, je suis fier de l’avoir terminé.
J’avais parlé de la compétition qui fait ou non de nous un traileur, et bien là c’est vraiment l’expérience qui me manquait : j’étais un vrai traileur, j’ai pris du plaisir, et j’ai hâte de réessayer, avec un entraînement peut-être plus adapté.
Merci en tout cas à Chamina Voyages et au Parc Régional des Volcans d’Auvergne, et à mes muscles aussi, qui m’ont bien soutenu !!!
En bonus, une petite vidéo de ces 3 jours de trail dans le Cantal, prise avec l’iphone, en attendant la vidéo officielle de la Teamaventuriers:
Bonjour, on peut télécharger des cartes GPS gratuitement sur http://www.carte-gps-gratuite.com, j’ai testé pour Garmin (il y a aussi pour Tomtom et autres) et ça fonctionne parfaitement ! A+
Non non, le site original est http://carte-gps-gratuite.fr 😉
Et ta tendinite ?
de toute façon, le début d’un trail se joue au physique puis après au mental…
Bien joué !
Aucune douleur à la tendinite, j’ai utilisé des chaussures avec talon et amorti (chaussures de fast hiking, donc plus grosses que tu trail), Greg m’a massé le tendon tous les soirs, et j’ai plus eu mal aux cuisses au final ! Maintenant, repos complet pour bien la réparer, elle traîne depuis trop longtemps !
Et puis quoi encore ! Pff
Une belle aventure et un défi pour nous deux qui n’avions jamais fait de trail avant. ça m’a fait plaisir de partager ça avec toi 😉
De même, je me demandais comment je supporterais de courir + de 20km en montagne, là on l’a fait sur 3 jours, en rigolant bien en plus…A refaire !!!