Interview : Mélodie, sur les traces des rennes en Laponie
Projet Same
Bonjour Mélodie. Tu vas partir en Laponie en 2014 pour découvrir l’élevage de rennes, et travailler sur le réchauffement climatique, et son impact sur l’environnement, et sur la vie des Sames, qui vivent principalement de l’élevage, lui-même très impacté par le réchauffement.
Comme je trouve ton projet intéressant (je l’ai découvert via http://fr.ulule.com/projet-sames/) dans lequel tu en parlais et avait lancé une collecte pour faire aboutir ton projet, j’ai voulu en savoir plus, et partager cette aventure.
1/ Pourrais-tu te présenter ?
Je m’appelle Mélodie Gagneux et j’ai 23 ans. J’ai grandi dans l’Est Parisien à la limite de la campagne, j’ai donc vu les paysages autour de moi changer. Je suis une accro du sport (plus de 10 ans de natations et 2 ans de foot). D’ailleurs je vais voir le match France-Finlande le 15 Octobre!
2/ Pourrais-tu nous parler de ton parcours ?
Mon parcours, j’ai obtenu un Bac Scientifique puis intégré une prépa, mon objectif initial était de devenir vétérinaire. Après les concours, je n’avais pas d’école vétérinaire et j’ai donc choisi une école d’ingénieur agronome : l’ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et Des Industries Alimentaires) et je ne regrette rien de ce parcours. Je suis maintenant en 3ème année et je me spécialise dans le développement durable des filières agricoles.
3/ Peux-tu nous parler de ton projet ? Comment a-t-il germé ?
Mon école permet de partir un an à l’étranger dans le cadre de mon cursus d’ingénieur. Je me suis donc dis que c’était une occasion unique qui s’offrait à moi. Très souvent, les étudiants partent dans les pays du sud, mais moi j’étais attirée par le nord, la Scandinavie ! J’ai donc cherché ce que je pouvais bien faire dans un pays comme la Suède, Norvège ou Finlande. Je suis tombée sur un site de Metsähallitus qui parlait de bénévolat international au sein de parc finlandais : j’ai alors envoyé une candidature en mentionnant deux parcs, dont l’Urho Kekkonen National Park qui m’a répondu avec un grand enthousiasme. Cependant, je voulais construire un vrai projet pour ce voyage, avoir un but. Après m’être renseignée sur les élevages de rennes j’ai découvert le peuple Same et les difficultés qu’ils rencontrent que ce soit lié au réchauffement climatique ou aux industries minières.
Quel avenir pour l’élevage de rennes en Laponie ?
J’avais trouvé mon projet : Quel avenir pour les élevages de rennes en Laponie ?
Je vais donc travailler au sein du parc, mais aussi rencontrer des éleveurs de rennes. Au mois d’Avril, je vais traverser les principales villes de Laponie qui sont liées aux Samis.
4/ Comment as-tu financé ce projet (et évalué le coût total) ? Pourquoi as-tu utilisé Ulule pour financer ton projet? Est-ce que ça a été difficile à mettre en place, et à faire vivre pour parvenir à récolter les fonds qui te manquaient ?
J’ai évalué le projet à environ 7 000€. Mon départ n’est prévu que le 12 Janvier, en attendant je travaille pour le financer. Ma famille m’aide aussi et j’ai convaincu un fournisseur de matériel de randonnée de m’aider en m’offrant des réductions sur leur produits (Baladéo). D’autres suivront probablement d’ici peu, mais ce n’est pas encore fait.
J’ai utilisé Ulule pour m’offrir du matériel que je n’aurai pas pu m’offrir avec le budget initial (caméra GoPro et chargeur solaire). Et aussi pour aller à Jokkmokk en Suède pour un marché Sami (Ndlr : très connu, c’est un marché qui à lieu tous les ans en février). C’était aussi une façon de faire connaitre le projet à mon entourage (famille et amis) et même plus. Et j’ai adoré l’idée de contreparties.
J’ai pas mal travaillé sur la mise en place de la collecte, je voulais vraiment que ce soit propre et claire, que les gens comprennent pourquoi ils participent et qu’en même temps ils découvrent la Laponie et les Samis. L’équipe d’Ulule est très présente avant et pendant la collecte, ils prennent souvent des nouvelles, savoir comment on ressent cette collecte, nos idées pour relancer le projet quand il a un coup de mou. Ces deux mois de collecte m’ont vraiment amusé, et beaucoup de monde m’en a parlé et m’en parle encore : je pense que cette collecte a atteint ces deux objectifs 😉
5/ Quels sont les supports qui permettront de te suivre ? Est-ce une histoire dans laquelle tu comptes impliquer le web, où est-ce une aventure « perso » dans laquelle internet ne sert qu’au début et ensuite pour en parler ? Qu’attends-tu du web en général pour ce projet ?
On peut me suivre sur mon site internet : http://melo.gagneux.me.uk/
Je tiens vraiment à impliquer les gens qui me suivent (comme avec Ulule), parce que je pense que c’est de cette manière qu’ils se rendront compte de l’importance d’agir pour le réchauffement climatique et de l’importance de l’agriculture dans nos sociétés.
En plus de ça, je vais partager le projet avec une école grâce au service civique. Je vais donc échanger des mails avec eux et probablement faire des conversations Skype (tout ça est encore en cours d’élaboration avec l’instituteur).
6/ Quel est ton rapport avec les réseaux sociaux, à quoi te servent-ils, que peuvent-ils t’apporter (pour ton projet principalement)?
Je suis une accro de Facebook ! Toujours dessus pour voir les photos de mes amis à l’étranger. Je me sert donc beaucoup de Facebook pour communiquer sur le projet. Je m’en sert un peu pour trouver des contacts. Je discute notamment avec une norvégienne qui m’aide beaucoup à connaitre la culture Same (c’est elle qui m’a parlé du marché de Jokkmokk) et je devrais la rencontrer lors de mon passage à Karasjok.
Je me sert également de Twitter. Cependant, je suis encore une novice sur ce réseau. Je m’en sert pour communiquer sur le projet (un peu comme Facebook), mais je m’en sers essentiellement pour trouver des contacts comme Terre des Sames que j’espère rencontrer lors de mon passage à Kiruna.
7/ Pourquoi la Laponie ? Que t’évoque cette région ? Qu’en connais-tu ? Quelles ont été tes sources pour découvrir cette région méconnue ?
J’ai choisi la Laponie pour voir les rennes et ce type d’élevage très particulier et fascinant.
Pour moi cette région m’évoque les rennes, et le Père Noël 😀 Je suis une grande gamine !
Hormis les rennes et le Père Noël, je connaissais vaguement cette région. Je ne savais pas qu’elle représentait la région des Samis car je ne connaissais pas ce peuple. Mes sources viennent essentiellement d’internet, des recherches en commençant par le site de Metsähallitus, mais surtout grâce à Mickael, un Français qui a fait un stage dans le parc et qui est devenu accro de la Laponie.
8/ Comment as-tu construit ton parcours ? Peux-tu nous le détailler ? Comment vas-tu te déplacer, te loger, te nourrir ?
C’est Maret, une Sami de Norvège, et Mickaël qui m’ont indiqué des villes importantes pour les Samis. Et mes recherches, en fait il y a un parlement Same dans chaque pays, j’ai donc décidé de passer par chacune d’elle et d’essayer de rencontrer des parlementaires. Il y a donc 3 villes où se trouvent un parlement Samis : Inari en Finlande, Karasjok en Norvège et Kiruna en Suède. Kautokeino en Norvège (Ndrl : c’est aussi la ville où se déroule l’intrigue du polar d’Olivier Truc, « Le dernier Lapon« ) où se déroule un festival Sami pendant la période de Pâques. Tromso en Norvège, possède la plus grande université de Laponie et dans laquelle il enseigne un Master sur les cultures indigènes et particulièrement sur les Sames. Et évidemment je ferai un passage par Rovaniemi, le village du Père Noël.
Je pense louer une voiture pour me déplacer. Le reste, j’y réfléchit encore, mais se sera essentiellement dans des auberges de jeunesses.
9/ As-tu prévu de vivre comme une éleveuse de Rennes ? Si oui, qu’en attends-tu ?
Je pense que ça pourrait être une expérience extraordinaire de vivre comme les éleveurs de rennes. Je vais en parler avec les éleveurs que je pourrai rencontrer au sein du parc, pour travailler quelques temps avec eux. Mais, dans le parc en tout cas, ils vivent comme tout le monde, dans une maison en dure.
10/ Qu’attends-tu de cette aventure, d’un point de vue professionnel et personnel ?
D’un point de vue professionnel, j’attends que cette aventure qu’elle m’apporte une vision différente de l’élevage et de faire des rencontres professionnelles (des éleveurs de rennes, des élus, des étudiants). Sur le plan personnel, j’attends de découvrir une autre culture, de faire des rencontres, et d’améliorer mon anglais et pourquoi pas apprendre le finlandais.
Merci Mélodie, j’espère que tout se passera bien, nous suivrons en tout cas ce projet !
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