Les jours où j’ai eu froid
Pas frileux, mais de temps en temps, je peux avoir froid
Je ne suis pas frileux (et je m’adapte).
Tous les ans, quand l’automne se rapproche de l’hiver, le froid reprend ses quartiers, et j’en suis heureux. Si je reste une bonne partie de l’année en t-shirt, je ne remets un manteau et des vêtements adéquats qu’une fois la baisse des températures bien amorcée, même si je vis en t-shirt au bureau en me battant pour que mes collègues se couvrent au lieu (et avant) de monter le chauffage, qui me fait fondre. Je suis un homme de glace.
Mais cette année, du moins ces dernières semaines, j’ai eu froid. Cette sensation, inhabituelle, de froid jusqu’au bout des os, l’impossibilité de se réchauffer, vous connaissez certainement ? Pas moi (ou alors, j’avais oublié, un trou de mémoire de plusieurs années surement…).
Alors que les températures sont restées longtemps au-dessus de 15 degrés, leurs brutales chutes aux alentours de 5 degrés m’a surpris. Mon corps, sûrement, n’a pas réussi à s’adapter. Et j’ai eu peur.
Peur de ne plus supporter ses températures froides que j’apprécie tant.
Peur de ne plus apprécier mes séjours en Laponie, ou dans le Jura, sans craindre des températures extrêmes.
J’avais croisé il y a quelques semaines Madame Cineaster et son mari, couple suédois, couple du froid, qui, me voyant presque frigorifiés sur un marché Berrichon avaient remis en cause mon statut à la #teamgivrés. La honte, non ?
Au bureau, peu de disputes avec mes collègues, nous étions d’accord sur les températures, il m’arrivait même de conserver un gilet en début de matinée, le temps de me réchauffer.
Un homme en t-shirt, émoi, j’ai froid
Le coup de grâce, ce fut il y a deux semaines, lorsque je croisais un homme en t-shirt, short et tongs dans Paris, alors même que j’étais à peine réchauffé avec manteau d’hiver, écharpe, bonnet et gants.
Ma résistance au froid m’avait-elle définitivement quittée?
Étais-je devenu comme ces personnes âgées, qui ne survivent qu’avec 25 degrés dans des maisons enfermées et couvertes de la tête aux pieds? Perd-on son mojo passé 33 ans?
C’est donc empli de ces questions que je me dirigeais lentement dans ce morne et déprimant mois de novembre, quand, petit à petit, sans que je m’en rende compte, « il » est revenu (ou « elle », j’avoue ne pas trop savoir en fait, mon mojo, ma capacité d’adaptation?).
Petit à petit, les frissons qui m’accompagnaient se faisaient plus discrets, petit à petit le trajet en vélo du matin me réchauffait à nouveau, m’obligeant au bout de quelques temps à supprimer des couches et arriver transpirant au bureau.
Petit à petit j’ai retrouvé ma sensation de chaleur continuelle, et petit à petit j’ai refait comprendre à mes proches que l’hiver arrivant, il fallait se couvrir, que le froid n’était pas l’ennemi, qu’avoir froid avec un pull avec un dos nu était complètement normal.
Je cite souvent ce proverbe suédois (ou Scandinave): « Il n’y a pas de mauvais temps, juste des mauvais vêtements ».
S’adapter, au lieu de monter le chauffage
Premiers vifs échanges lorsque avec 23 degrés au bureau ceux-ci se plaignaient du froid, alors même que quelques mois plus tôt ils avaient trop chaud et voulaient mettre la clim’ avec cette même température, de 23 degrés.
Je ne comprends toujours pas, cette incapacité d’adaptation qu’ils peuvent avoir. Je n’ai pas l’impression d’être un extra-terrestre. Alors oui, je sors de ma petite zone de confort quelques temps, le temps de m’adapter à ces changements de températures, le temps d’expliquer à mon corps que nous arrivons en hiver. Comme me le disais mon professeur de karaté, qui décide? le corps, où l’esprit? C’est très souvent l’esprit qui décide et impose au corps…
Alors peut-être que je ne comprends pas, peut-être est-ce juste notre monde actuel, où on veut tout, tout de suite, où on n’est plus capable d’aucun effort, où le confort prend le pas sur tout le reste…
Vous en pensez-quoi ? Vous aussi ça vous choque ? Vous êtes frileux, et vous vous habillez, ou vous imposez un chauffage polluant à une température excessive de manière à rester en tenues plus esthétiques que pratiques ?
(attention, je n’ai jamais imposé des températures trop basses ou trop hautes : en hiver, entre 19 et 22 degrés, je ne dis rien, en été à partir de 27 degrés environ je suis d’accord pour rafraîchir un peu la pièce).
L’hiver arrive, certains sont content, d’autres ne le sont pas, certains s’habillent et vivent en conséquence, d’autres non…
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