Récit: Lavaredo Ultra Trail, 47km sur le Cortina
Compte rendu: Trail de Cortina
Ça y est je l’ai fait.
4 mois déjà, que j’ai été contacté et invité par The North Face pour participer à l’une des courses du North Face Lavaredo Ultra Trail, cet ultra situé à Cortina d’Ampezzo, dans les Dolomites.
Oh j’avais le choix entre le 20, le 47 et le 119km. Si ce dernier, pourtant la course phare de ce week-end, était inenvisageable, le choix s’est donc rapidement porté sur le 47, dont la distance me paraissait énorme mais gérable, tout en étant aussi un beau défi, pour moi qui n’avait jamais couru plus de 30km, avec surtout comme grande inconnue autant de dénivelé.
Un trail de 47km et 2650m de dénivelé
Je me suis donc entraîné, sans plan d’entraînement spécifique, avec comme base courir au moins 40km par semaine, et faire en même temps de la PPG en insistant sur les mollets (lesquels ont souvent des crampes), et les cuisses (qui seraient fortement sollicitées). Bien sûr pendant ma phase d’entraînement je prévoyais séances de fractionnés et en côtes.
Bref, après 3 mois d’entraînement et deux dernières semaines à « faire du jus », comme on dit, je me suis envolé pour Venise. Les gens y vont pour manger des pizza dans des gondoles, moi pour aller y courir en montagne.
J’étais avec Laurent, marathonien et qui couvrait aussi l’événement pour joggueur (lui, il fait des courses pour aller vite, et c’était très sympa de comparer nos approches différentes du sport et de la compétition, moi qui court pour courir et m’amuser sans trop regarder le chrono, lui qui veut battre ses propres records).
Nous sommes arrivés jeudi en fin d’après-midi via un mini van, dans notre hôtel réservé par The North Face, à Cortina d’Ampezzo.
Une super ambiance dans Cortina
J’ai de suite été happé par l’ambiance dans la ville: le North Face Lavaredo Ultra Trail est partout ! Des coureurs déambulent dans les rues plutôt chic habillés en traileurs, c’est coloré, c’est peut-être le seul endroit où on peut sortir avec sa panoplie hors de prix et se balader sans passer pour un extra-terrestre. Je me le disais encore ce midi à Paris…
À mon arrivée, se déroulait le départ de la Cortina Skyrace, 20km et surtout 1000m de dénivelé positif: sur une musique d’Ennio Morricone (si je ne me trompe pas) et qui illustrera chaque départ de course, le chrono se met à compter en Italien : 10, 9, 8…et gooo! La foule s’élance, et moi je continue ma promenade.
J’ai passé mon jeudi soir et mon vendredi à me balader dans et autour de Cortina, grimpant notamment (enfin en téléphérique) sur le Faloria (je crois) avec une vue exceptionnelle à la fois sur la ville et le parcours que nous allions affronter le lendemain situé sur les massifs d’en face. A vol de drone ça paraissait simple. C’était vraiment superbe, et je ne peux que vous inviter à aller voir les quelques photos de ces balades sur mon compte Instagram !
Vendredi, j’ai aussi mangé une glace (bah oui, la journée a été faite de balades, pâtes, pizza, et donc une glace), qui m’a rendu malade…un peu à plat sur mon lit durant 2h, je vous avoue m’être réveillé le samedi matin pas au top gastriquement parlant, et malheureusement la journée et la course seront donc plutôt difficiles de ce côté là. C’est con.
Réveil donc 2h avant la course le samedi histoire de me préparer, déjeuner, et à 7h45 je retrouve Laurent au taquet, direction la ligne de départ à 5mn de l’hôtel. Ça c’est cool de ne pas avoir de voiture à prendre !
Niveau équipement:
Je ferais un article détaillé plus tard, mais sur moi j’avais une tenue The North Face : Flight series pour le short, Better than naked pour le t-shirt, chaussures Ultra Endurance, un buff pour la tête, chaussettes D-Ter, manchons de compression Compressport. Dans le sac une veste, un collant, et une veste de pluie Ultra légère mais imperméable et respirante The North Face Flight Series.
Laurent va se mettre à l’avant, moi je reste à l’arrière (je n’assume pas encore de me mettre aux avants postes, même si je pense que sur certaines courses c’est quand même mieux si on veut pas se retrouver bloqué aux premières difficultés; mais sur 47km, je sais que j’aurais le temps de doubler, et surtout être doublé donc je ne me prend pas la tête).
La musique plutôt excitante résonne et nous nous élançons, je suis enfin sur cette ligne de départ que j’attends et prépare depuis plusieurs mois !
Départ dans les Dolomites
Nous sortons de Cortina sur environ 2km à un bon rythme, encouragés par le public nombreux, souriant, motivant, avant d’entamer assez rapidement les premières côtes et entrer dans la forêt.
Rapidement nous avons les premiers points de vue d’une part sur Cortina, puis sur les Dolomites, et c’est superbe. La parcours est plutôt roulant, même si on marche quand même pas mal, mais c’est agréable et les conditions climatiques sont idéales: ni trop chaudes, ni trop froides, ensoleillées, la journée démarre bien !
Après environ 7km de montée plutôt ardue, arrive une belle descente dans laquelle je m’éclate avec mes bâtons et double pas mal de monde, j’adore cette sensation d’aller vite. Ça ne durera pas !
Nous arrivons à une rivière et un petit pont nous permet de la traverser un par un. C’est d’ailleurs énervant de voir nombre de coureurs doublés dans la descente jouer des coudes pour regagner quelques places alors que nous sommes à la queuleuleu et devons attendre notre tour.
Nous nous sommes ensuite retrouvé dans une vallée ou serpentait un cours d’eau, que nous avons dû traverser plusieurs fois, l’eau si pure arrivant presque jusqu’aux genoux faisant un bien fou, car même si il devait rester beauuuuucoup de kilomètres, les cuisses étaient mises à rude épreuve.
Des paysages superbes dans les Dolomites
Les paysages étaient sublimes, et plus nous montions plus on se disait qu’elle se méritait cette montagne (enfin, je me le disais, j’imagine que les autres aussi), et même si ce n’était pas facile, qu’est-ce que c’était beau.
Je ne vais pas vous raconter kilomètre par kilomètres cette course, car à un moment les kilomètres parcourus m’ont semblé durer des heures, comme cette montée au km 25, entre mal de ventre, muscles complètement HS, et l’arrivée à ce que je croyais être un ravito mais qui n’était qu’un refuge intermédiaire (coup au moral, même si ils avaient mis à disposition des coureurs des boissons dont un thé chaud qui m’a fait un bien fou). La descente suivante fut néanmoins l’occasion de remettre les gaz (courir, même si j’avais mal au ventre, ne vous méprenez pas), bien roulante et assez longue, menée tambours battants, belle idée un peu idiote car ouille ouille ouille à la fin…arrivée au ravito, ENFIN, mais SEULEMENT !
Terrible montée après 25km
Les 25 premiers kilomètres de la course se sont plutôt bien passés, mais une fois le premier ravito passé, le mal de ventre et la montée de la mort suivante que je n’avais pas anticipé m’ont cassé, et c’est vraiment mort que j’arrivais en haut. Longtemps après.
La descente suivante se fit sur les rotules, on peut le dire, des crampes aux triceps arrivant à cause de mon utilisation intensive des bâtons !
Mais c’était beau, et je ne pouvais m’empêcher de prendre des photos des paysages assez changeants en fonction des directions et de l’altitude.
Petit à petit, mon rythme a ralenti, ralenti, et ralenti, jusqu’à faire de la marche le moyen de déplacement le plus courant de cette course qui n’en était plus vraiment une. Les montées s’enchaînaient, les descentes faisaient mal, souvent très techniques. Je n’avais plus de jus, je n’étais pas bien.
Mais par contre, qu’est-ce que c’était beau (oui je me répète).
Je ne saurais dire quel est le paysage qui m’a le plus marqué.
Peut-être dans la première moitié de la course quand nous sommes arrivé sur les premières hauteurs avec le gris de la roche omniprésente, où après la dernière montée sur ce plateau surréaliste, magnifique, les derniers pics dans mon dos. C’est par contre très con, j’ai perdu une belle série de photos, et je vous avoue être vraiment dégouté, car elles devaient être vraiment belles…
Les 10 derniers kilomètres ont été vraiment durs. Pas au début où la descente fut bien roulante, mais à la fin où le retour à la foret fut assez technique et difficile. Je me serais presque cru dans ma forêt de Fontainebleau ! Le dernier ravito non prévu sur le bord d’un charmant petit lac m’a fait vraiment plaisir, était si mignon. Même au plus mal je bavais devant chaque paysage !
Une course de près de 10h : peut faire mieux
Bon gré mal gré je continuais ma descente, entre petits pas, marche, comme je le pouvais. En foret il n’y avait plus grand chose à regarder, sauf mes pieds pour ne pas tomber. Et je remercie mes bâtons !!!
Enfin j’arrivais à Cortina, sur la route que j’avais parcouru le premier jour avec mon drone, moins de 2km avant l’arrivée triomphante dans la ville et sur la ligne d’arrivée.
Bon, triomphante, quand t’arrives au bout de 10h, t’es pas non plus le héros de la course et le mec le plus attendu (les gens devaient se dire « ah tiens, un survivant », cependant, malgré la pluie qui s’était mise à tomber et l’orage qui avait fait son apparition, le public était là pour encourager, et ça faisait plaisir pour le sprint final de se faire applaudir, de voir les sourires, les regards presque admiratifs, car on vient quand même de courir 47km avec 2650m de dénivelé, ce qui reste une belle épreuve !
C’était vraiment une belle course, que je recommanderais à tout le monde: du 20 au 119km, le Lavaredo Ultra Trail est vraiment une course mythique, une ambiance superbe, dans un endroit magique. Dommage que je n’étais pas au top, surtout après 3 mois d’entraînement, mais cela fait parti du jeu !
Quelle aventure, j’admire ta résistance !! Les paysages sont époustouflants. Quelle beauté !
C’était superbe !!! Franchement impressionnant. Après la course en elle-même difficile, mais bon, quand tu ne vises pas un temps, ça reste une grosse balade (et je n’ai pas eu de courbatures le lendemain, comme quoi je n’ai pas « forcé »…mais c’est beau !
Départ dans une semaine pour Vancouver. Ca approche sérieusement là…
Ah c’est cool! Vous êtes prêt ? hésite pas à m’envoyer un mail si t’a un hashtag pour vous suivre, du « live », etc…
Bravo Nico! Dommage en effet si tu ne t’es pas senti au top de ta forme mais tu as quand même réussi une magnifique course et passé la ligne d’arrivée. C’est le principal. Ca me tente en voyant toutes ces photos. Belle performance.
Tu as quoi comme drone?
Meric ! oui c’est ce que je visais, terminer ! Hâte de refaire une course aussi belle…pour le drone c’est un Dji phantom 3 advanced, faudra que je fasse le test d’ailleurs un de ces 4…ça avance bien ton aventure ???
Bravo mon Nico, la prochaine fois tu te lances sur le 119km alors ? 😉
Quand je vois les photos, j’en oublie la difficulté qui transparaît dans ton texte et n’ait qu’une envie, te rejoindre !
Superbe aventure !
J’irais bien sur des distances type 80km déjà, mais ouai ça donne envie ! Manque encore un peu d’entraînement 🙂