Mon Impérial Trail de Fontainebleau : 40km de douleur
Oh que j’ai souffert, autant le dire…oh que ces 40km ont duré longtemps.
Je m’étais entraîné pourtant. Durant toute l’année avec du running régulier. Puis les 3 derniers mois – avec un ligne de mire le Marathon des Causses dans un mois.
J’avais fait gaffe à mon alimentation, pas d’excès les dernières semaines (et peu d’excès finalement).
Tout l’été j’ai couru, il y a un mois j’avais d’ailleurs fait 17km et 700m de dénivelé en Suède sans aucun soucis et même plutôt bien.
Mais j’avais eu une alerte il y a 15 jours, impossible de suivre des potes sur une sortie nocturne aux 25 Bosses. Alors j’ai calmé l’entraînement, passant ces 15 derniers jours en période d’affûtage. Juste quelques courses calme et courtes sur tapis.
J’avais préparé 2L et demi de boisson isotonique, sans compter les ravitos, je pensais donc être bon pour éviter les grosses crampes.
Si vous avez la flemme de tout lire, la vidéo 🙂
Imperial trail 40km : première !
Avant le départ, bien se préparer
Samedi matin, je me réveille 3h avant la course – l’avantage d’habiter à côté – et je prend mon petit déjeuner, prépare tranquillement mes affaires au calme, la petite famille dort encore.
Puis je pars, le départ est à 10h au Grand Parquet, je dois encore retirer mon dossard, le 779.
Sur place je retrouve des potes du groupe des Traileurs de Bleau, puis David me rejoint, voulant faire la course avec moi. On a pas le même niveau, mais il veut y aller cool.
L’effervescence est à son comble, les 350/400 coureurs sont sur la ligne de départ et nous démarrons tranquillement ces 40km à travers la foret de Fontainebleau. Montées et descentes incessantes, l’Imperial Trail est considéré comme difficile, et il ne failli pas à sa réputation, même si la course la plus dure de la journée fait 66km, j’ai participé les deux dernières années au 25/28 km, et je ne faisais pas le fier à l’arrivée.
Départ de ce trail à la maison
Le départ est lent, nous nous sommes mal placés à l’arrière du peloton et nous sommes rapidement arrêté à la première montée. C’est assez frustrant et participe à la difficulté de ce trail, très irrégulier et ne permettant pas de se caler sur un rythme. J’aurais d’ailleurs un point de côté au bout de quelques kilomètres.
Les premières sensations de crampes arrivent très, trop rapidement au dixième kilomètre, c’est bizarre car je bois bien…je ralentis et elles passent.
Les crampes arrivent
Le premier ravito arrive à point nommé au 16ème kilomètre, j’y retrouve David qui m’attend. J’étais trop lent pour lui et il a poussé un peu la machine !
Je bois de la Saint-Yorre – je n’aime pas – mange des amandes, des Tucs, des petits gâteaux trop bon, et j’y reste pas mal de temps.
On repart à bon rythme, mais 3km plus tard les crampes aux mollets reviennent et m’obligent à marcher. Je tente de repartir comme je peux, et je profite des montées pour ne pas perdre trop de temps. Je dis à David de me laisser, je sais déjà que la suite risque d’être compliquée. Je suis en dessous de la vérité.
Les crampes aux mollets bien installées et me laissant très peu de moment pour courir, c’est les quadriceps qui deviennent douloureux. On a dû faire une vingtaine de kilomètres seulement, il en reste autant. Je commence à penser à l’abandon, je ne vais jamais pouvoir terminer, ou alors dans des délais inimaginables.
On loupe un balisage avec un concurrent, qui nous fait faire quelques centaines de mètres en descente supplémentaires, à remonter dans la foulée, pas bon pour le moral !
Suit une grosse montée que je fais à mon rythme quand soudain une douleur assez énorme me lance au niveau de l’intérieur de la cuisse. Je suis tétanisé et ne peut plus bouger, complètement bloqué dans côte, loin de tout. Je me fais doubler par d’autres coureurs qui semblent souffrir aussi, et je rigole de la situation, je souffre mais c’est assez cocasse. En fait je me demande même si je ne me suis pas fait un claquage.
Je termine comme je peux la montée, et j’arrive sur un plateau assez particulier. C’est super joli, et je marche comme je peux, le temps que les douleurs passent. Et ça passe doucement.
Repartir malgré la douleur, ne pas abandonner
Je repars clopin-clopant, comme je peux. Les paysages sont vraiment superbes et je profite malgré tout de la balade. Ça redescend ensuite puis remonte, on arrive dans le secteur des 25 Bosses (je crois). Je suis rejoint par deux filles que j’essaye de suivre tant bien que mal en discutant, ça fait du bien. Puis elles me lâchent, et je repars à mon rythme. J’alterne la course et la marche que j’essaye rapide.
Les kilomètres n’avancent pas.
Je double une demoiselle en souffrance, qui n’arrive plus à courir, et au vu de la distance restante n’espère plus que rejoindre le prochain ravito au km 27, et abandonner, trouver une âme généreuse et retourner au Grand Parquet, le lieu de départ. J’espère qu’elle n’a pas trop souffert et y est arrivé !
Moi je continue mon bonhomme de chemin, cette partie est moins sympa, plus monotone. Et j’ai mal !
Mamat, un ami du groupe qui est sur le 66km me double en souriant. Il est 7ème, semble en bonne forme, et réussira une superbe performance en terminant 9ème de l’ultra-trail.
Dernier ravito, 13km avant l’arrivée
Le ravito arrive enfin, au moment où je tente de courir histoire d’arriver en guerrier une crampe à l’arrière de la cuisse m’arrête direct, me rappelant que je devrais faire les 13km restant très lentement. Ça n’avance pas, et j’en ai marre, mais maintenant plus question d’abandon.
Le ravito fait du bien au moral, les bénévoles sont super, dispo, motivants.
Je repars, doucement, j’ai mal et je n’avance pas. Franchement c’est un calvaire.
Petit à petit les kilomètres passent, je suis seul.
On passe dans des zones sympa, certaines bien humides. Il se met à pleuvoir et des roulements de tonnerre se font entendre. Je met ma veste de pluie Gore qui me réchauffe légèrement, ça fait du bien.
Je continue mon bonhomme de chemin comme je peux. J’arrive du côté de Franchard, que je connais bien. Je sais aussi que si il y a des chemins courts et droit pour rentrer, les organisateurs nous ont plutôt concocté les sentiers Denecourt à travers les rochers, bien plus difficiles. Mais l’arrivée se rapproche.
J’arrive au km 36 à un dernier point d’eau, les bénévoles me disent qu’il ne reste que 3,9km, je suis content ! Un autre me dit même que la fin est « roulane ». Un cousin de Kilian certainement car la fin est ultra technique, et je souffre. Mais j’avance, lentement. Je monte, descend, chacun pas – surtout sur le plat paradoxalement – est une douleur.
Imperial Trail 40km : Finisher !
J’arrive enfin sur la dernière ligne droite, et je peux à peine courir. La loose pour arriver au milieu de la foule.
Mais en fait il n’y a personne ! Sauf ma chérie et les deux bébés qui m’attendent tout content de me voir, et m’accueillir pour faire les derniers mètres avec moi. Autant vous dire qu’ils vont bien plus vite que moi !
Je retrouve mes amis qui sont déjà arrivé pour le repas de fin de course. Chaque pas est une douleur et j’ai des crampes même sans bouger !
Mais j’ai terminé, en un peu moins de 7h – ce qui est nul, avouons-le !
Dans un mois j’aurais à peu près le même type de course à effectuer, autant vous dire que j’ai un peu peur. Qu’est-ce qui a cloché ?
– pas assez d’entraînement ?
– mauvaise alimentation ?
– pas assez bu ?
– pas couru à mon rythme ?
Je vais essayer de modifier certaines choses, prévoir une cure de potassium, du sel un peu avant. Et partir seul. C’est la deuxième fois en 15 jours que j’ai un soucis, et je pense que le fait de partir avec d’autres plus rapides me casse rapidement les pattes. J’essaye de suivre mais ce n’est pas une bonne idée !
Matos utilisé pour ces 40km et 1100m de D+
Chaussures de trail:
J’ai mis mes Ultra Endurance de The North Face : confortables, une super adhérence (le parcours était très humide, avec de la pluie, je glissais très peu), aucun soucis avec.
Chaussettes D-Ter pour le maintient du tendon. Au top, pas d’ampoules ni de douleur au tendon d’Achille.
Tenue de trail :
T-shirt Cyclone de Cimalp que j’ai utilisé tout l’été. Respirant et confortable même humide, c’est mon préféré parmi ceux testé durant ces derniers mois.
Collant de Compression Compressport pour les cuisses, et manchons R2 pour les mollets. N’ont pas empêché les crampes mais je trouve ça agréable de courir avec ! Et le petit surshort Compressport qu’on ne sent pas. Brandé Portes du Soleil !
Veste de pluie One de Gore. Légère, ultra respirante et totalement imperméable, elle ne prend pas de place dans le sac, m’a été utile sur toute la fin du parcours. J’avais un peu frais, il pleuvait, on ne la sent pas et la protection n’est pas négligeable. De plus malgré le sac qui frotte dessus aucune trace d’usure !
Accessoires :
Sac de trail Osprey Duro. Valeur sûre, j’ai mis une poche à eau de 1,5L et 2 gourdes de 500ml dans les poches. Emmené des barres et gels, ainsi que la Gopro et mon stabilisateur Feiyu G5.
Ceinture Flipbelt pour glisser et sortir facilement le smartphone.
Porte dossard Compressport, tour de tête The North Face (toujours avoir un tour de tête pour la sueur).
Montre cardio Polar M430 : elle a tenue les 7h de la course, m’a annoncée 1h de batterie restante pile à l’arrivée. Et la distance comptée est bien la distance annoncée !
Barres et gels :
J’avais emmené des pâtes d’amande et nougats de la marque Aptonia (Decath). J’en ai finalement peu mangé (2/3 sur la course). Je n’avais pas spécialement faim, et les ravitos étaient bien pourvus.
Salut Nicolas, il parait que tu connais le nom de la grotte qu’on a traversé pendant l’imperial, elle faisait une dizaine de mètres de long et on devait se pencher pour y entrer ?
Tu pourrais me dire ça ?
Hello, c’est la grotte du Serment je crois, autour du Mont Aigu.
Bonjour Laponico, ton récit est très intéressant, d’autant plus que j’ai vécu il y a une semaine les mêmes symptômes au trail de Lourdes Bagnères (45k et 3000m de d+). Fait intéressant, je me suis blessé 3 semaines avant, j’ai donc coupé la course à pied comme toi 3 semaines avant le départ (je n’ai fait que du vélo). J’ai aussi accompagné un ami plus rapide que moi (une piste possible) mais on avait vraiment un rythme tranquille. En revanche, bizarrement à partir du km 30, plus rien jusqu’à l’arrivée. C’est à n’y rien comprendre. Bon courage pour la suite, et si tu trouves une solution, n’hésite pas à la partager 😉
Yann Boule
Difficile de savoir exactement le soucis, mais j’ai plusieurs pistes, on verra avec l’expérience !
C’est vraiment bizarre surtout si tu as fait gaffe à ton alimentation et pas fait d’abus.
Sur-entraînement peut-être ?
Bon ah moins tu es certains que ça se passera mieux au marathon des causses!
Oui, je ferais gaffe à l’alimentation et l’allure de course également…
et bien… vivement la prochaine 🙂
bravo quand même pour être allé au bout !
Jolies photos !
Dans un mois 😀
Bon, la douleur est oubliée, je peux repartir !