C’est un morceau d’enfance qui s’en va
Comme beaucoup de monde, j’ai appris le décès de l’acteur Robin Williams. Et comme beaucoup de monde, ça m’a touché. Oh, je ne vais pas vous dire que j’ai pleuré, j’en suis loin, mais ça m’a replongé loin derrière moi, dans mon enfance, mes rêves, et de ce que je voulais pas devenir.
Je ne referais pas sa biographie, ce billet d’humeur n’est pas un hommage à ce grand acteur, d’autres le feront bien mieux que moi, et c’est aussi pourquoi j’ai attendu quelques jours avant de sortir cet article écrit assez spontanément !
Robin Williams, un bel héritage
Si la grande majorité des chroniques font ressortir Mrs Doubtphire, Will hunting et Good Morning Vietnam, pour ma part Robin Williams représente avant tout Peter Pan.
Vous savez, ce jeune garçon qui vit au pays imaginaire, sûrement mon Walt Disney préféré. Ce jeune garçon qui refuse de grandir, et combat jour après jour le Capitaine Crochet, celui-la même dont je vous parlais lorsque j’allais l’attendre sur l’île des Ebihens en Bretagne. L’éternelle jeunesse, le pays imaginaire…
Peter Pan, alias Robin Williams, qui dans Hook se retrouvait bien loin du pays imaginaire, vieux et bedonnant, ayant tout oublié de ses aventures d’un temps jadis. Avaient-elles jamais existé ?
Hook m’a fait rêver
J’étais pourtant jeune à l’époque (je précise que j’ai d’abord lu, relu et dévoré le livre avant de voir le film, et au final je ne sais pas si cette fascination ne vient pas plutôt du livre – sans Robin Williams – plutôt que l’acteur, même si pour moi ce qu’il aura été au long de sa vie peut être résumé et compris par ce film.
Mais déjà petit, je ne voulais pas vieillir, devenir chauve et bedonnant, perdre mon insouciance et vivre une vie ennuyeuse. C’était ça la vie adulte pour moi, dans mon imaginaire. Je ne comprenais pas ces ado (j’en ai connu), qui perdaient leur insouciance pour « grandir » (mais allaient de bourrer la gueule à côté, où est la logique adulte la-dedans?)
Et bien là, à 34 ans passés pour ma part, Robin Williams, ou Peter Pan me replonge totalement dans ce pays imaginaire, et dans cet adulte que je ne voulais pas devenir, auquel je n’ai jamais voulu ressembler.
Ais-je réussi, 20 ans après à rester et conserver ce que je voulais ?
Ceci explique d’ailleurs certainement une partie de mes défaut, et blocages vis à vis de certaines conventions « adultes ».
Mais je suis fier, car au final je suis resté celui que j’étais, et je n’ai pas (encore?) failli à mes convictions. Ne suis-je donc pas un adulte malgré mes deux enfants ?
Au grand dam de Madame Lapo et d’autre personnes qui peuvent me côtoyer. Aux nombreuses réflexions auxquelles je dois faire face. Alors oui, je ne supporte pas les costumes de « papa », m’y sent mal à l’aise et fait tout pour les éviter; oui je n’ai jamais mis de cravate et j’espère ne jamais devoir en mettre; oui les blagues pipi/caca me font marrer; oui globalement je peux rire de tout; oui je ne connais pas tout et il m’arrive, souvent de me retrouver ébahi, émerveillé devant quelque chose que je découvre, face à des gens blasés qui ont tout vu;
Mais de cette manière la vie est plus cool, pourquoi tout prendre au sérieux et se la rendre compliqué, triste, le monde dans lequel nous vivons étant déjà assez difficile si on y réfléchi, que garder une partie de soi dans son pays imaginaire est quelque chose quelque part salutaire.
Je n’ai jamais compris chez pas mal de personnes le pourquoi de envie de perdre ces qualités enfantines, cette exaltation et cette naïveté. Pourquoi se priver sous prétexte qu’on est adulte de rire, se retenir, et sans cesse se contrôler?
Être adulte, c’est quoi ?
Et c’est quoi d’abord être adulte? Devenir triste, oublier tout ce qu’on a été?
Pour moi, être adulte c’est réussir à vivre en comptant sur soi, être autonome, avoir des enfants qu’on élèvera, non pas en leur imposant des règles et conventions sociales stupides dont on ne sait même pas pourquoi elles existent, mais en leur apprenant à réfléchir et s’intégrer dans ces convention, tout en ayant un libre arbitre pour les contourner si besoin.
Je me considère comme adulte…
Mais vis à vis de la masse, je reste un jeune Peter Pan. C’est peut être aussi pour ça que la neige, le froid, et les pays du Père-Noël me fascinent tant…
En tout cas merci Robin Williams pour Hook, et pour nous avoir fait rêver et rire jusqu’au bout…
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