Et si il ne se passait rien (dans nos vies)?
Au retour d’un voyage en Laponie, ou ailleurs, loin…
Quand je pars en vacances, la plupart du temps dans des endroits que je cherche isolés, détestant la foule que je côtoie par obligation toute l’année à Paris, n’ayant jamais cette chance d’être seul et au calme (excepté lorsque je cours en forêt), j’aime ne pas avoir accès à Internet, et me sentir ainsi isolé du monde.
Même si je fais tout pour réussir à me connecter, lire mes emails ou autre, je suis quand même soulagé à chaque fois, que je sois à l’étranger ou dans une zone française perdue, et que ça ne capte pas !
Ça me montre que je peux encore survivre dans mon smartphone ou mon Pc, que je peux faire autre chose que perdre du temps dessus à glandouiller sur les réseaux sociaux, ou rafraîchir sans cesse les mêmes sites d’actualité usé car revenant sans cesse. Et si je n’ai pas de TV, ou que je suis à l’étranger, s’ajoute à ça le bonheur de couper totalement de notre pays, et de nos actualités. Oublier que je suis français, devenir juste un citoyen du monde (c’est beau nan?)
Quid de l’actualité tellement riche, durant mon absence?
Retrouver ensuite l’accès au net ou aux journaux est un réel plaisir et provoque une frénésie de news et d’actus : que s’est-il passé durant mon absence? Le ciel nous est-il tombé sur la tête (ou les hommes le sont, eux, sûrement un peu plus chaque jours…) ? Les partis politiques ont-ils trouvé un terrain d’entente? Le chômage est-il parti à la baisse? La météo serait enfin devenue comme on la souhaiterait (oui, la météo est je pense le sujet de conversation préféré des français, jamais contents, qu’il fasse trop chaud ou trop froid, les gens ne pensant pas à adapter leurs vêtements ou leurs activités aux conditions météorologiques) ? Tant de questions qui a chaque fois m’assaillent.
Non. Mais, non !
Retour de la Laponie, la vraie vie, et la faille spatio-temporelle
A chaque retour (à la civilisation?) À la décervelisation générale imposée par nos médiocres médias, c’est la même histoire, et la même déception refait surface à peine quelques instants après mon euphorie. J’ai l’impression d’avoir juste vécu dans une faille spatio temporelle quelques temps, que seul mon esprit s’est téléporté et a vagabondé dans une forêt en Laponie, dans la vraie vie, celle-là, mais qu’en vrai le temps et la vie de tous les jours (la fausse, celle de la matrice) était sur pause durant mon absence.
Il ne s’est rien passé. Non, rien de rien comme dirait Edith Piaf. Et je le regrette.
Une mascarade médiatique, la mascarade de nos vies de con-sot-mateurs?
Oh non pas rien, car les médias en font des tonnes, tout et n’importe quoi devient prétexte à une actualité, à une polémique. Ils interprétèrent et lancent des sujets pour tout et n’importe quoi, se reprennent les mêmes sujets en boucle, pour passionner les foules, nous, pas assez intelligents sûrement pour comprendre cette mascarade, ce jeu qu’ils nous imposent, mais face auquel nous sommes impuissants. Mais c’est à chaque fois les mêmes choses qui reviennent. Le temps est accéléré, il faut du sensationnel chaque jour, chaque semaine, du nord au Sud et de gauche à droite, il faut que ça bouge, et que tout le monde en parle.
Mais en fait, il ne se passe rien. Tout cela n’est qu’un jeu, un mauvais film dont nous sommes les spectateurs, sans possibilité de devenir acteurs, car sans aller jusqu’aux castes qu’il peut t avoir dans certains pays, malheureusement l’ascenseur social reste depuis un certain moment au rez de chaussé. Le film est tellement gros et les acteurs si mauvais que nous tombons dedans.
Alors, quand nous avons le temps, et la chance de partir, de s’isoler, et qu’en prenant du recul, juste quelques jours, on se rend compte que nous ne manquons rien, du moins, rien d’important.
Tout n’est que trop superficiel
Vous remarquerez comment les faits divers vont venir sur le devant de l’actualité si celle-ci n’est pas accaparée par des affaires politiques de gauche ou de d’extrême droite (oui, je suis partisan mais en France la droite n’existe plus, ou alors cachée), par le chômage, par des catastrophes – et tant mieux si elles impliquent des français, si il s’agit d’étrangers leur vie aura moins de valeur et les médias pourrons rapidement passer (penser?) à autre chose. Tout ça est triste, mais au final, la vie n’est qu’un jeu, comme je l’avais déjà écris, et en sortant de ce cercle vicieux nous nous en rendons compte…
Et soudain, il fallu rentrer…
Et en plus de ce non manque de « nourriture » pseudo intellectuelle, le reste, le confort moderne qu’on nous vend à longueur de publicité et d’envies indispensables, ne manque pas non plus, quel choc de rentrer !
Je viens de couper, tellement, et j’ai repoussé tellement ce moment de relancer mes applications de news. Je ne l’attendais pas autant que d’habitude, je profitais de mes 16 heures de train, de mon temps passé seul dans ma cabane, excluant toute ces superficialité de nos vies…
J’attendais la France, j’étais en Suède, dans mon rêve, dans « La vie rêvée de Laponico« , et les quelques heures qu’il me restaient je préférais ne pas les gâcher par ce retour à cette irréalité, ce monde parallèle qui n’existe pas.
M’ennuyer dans le train, écrire et réfléchir à ces choses qui n’intéresseront personne.
Ou peut être si, vous?
Moi ça m’intéresse et ça me parle !
C’est bien écrit et résumé…
Quand on est ailleurs, on oublie le quotidien ; et quand on le retrouve, on réalise ses absurdités… et puis, trop souvent, on oublie. Jusqu’au prochain départ.
Étant « ailleurs » depuis 2 mois 1/2, et « hors du quotidien » depuis 5 mois, c’est plutôt l’inverse qui s’est passé pour moi : ça fait du bien parfois de se rappeler de la façon dont tourne le monde, avec toutes ses absurdités, garder un lien avec la société même (surtout) si c’est avec un oeil critique.
Oui je vois très bien ce que tu veux dire! Se retrouver dans l’état inverse ne doit pas être simple non plus. Au final, ce qui est important, c’est se rappeler et voir les défaut et avantages de chaque monde, et essayer de mixer les deux
Vivre sans télé, sans média, c’est une chose facile. En tout cas quand il s’agit de se couper du monde pour quelques jours, voire semaines de vacances. Cela implique cependant de partir. À domicile, une fois les bagages déchargés, la réalité de notre quotidien l’emporte. Qui dit retour chez soi, dit retour des habitudes. Depuis que je possède un smartphone, j’en oublie hélas souvent de couper le tuyau. Oh, je me fiche bien des actualités, je regarde exceptionnellement mes mails, je me déconnecte en partie ! Mais, publier quelques photos de l’environnement qui m’entoure, de cet arbre dont les branches bruissent dans le vent, de cette neige qui craque à chaque pas, de ce soleil qui se reflète sur l’eau, je ne résiste pas. L’idée n’est pas de narguer mes abonnés Twitter, Facebook, Instagram ou Flickr, mais bien de figer la beauté du monde et de la partager au plus grand nombre… alors que je suis le plus heureux des hommes à avoir ainsi cette nature sous mes yeux rien que pour moi.
L’homme est un paradoxe…
🙂
Tu exprimes parfaitement ce que je ressent, partir pour être loin, mais un besoin de partager ces paysages…
Très bon article avec des remarques judicieuses sur les médias.
Ça fait un bien fou de se couper de tout cela et de vivre l’essentiel.
Lorsque nous parlons de l’aménagement du minivan, les gens me demande si nous allons mettre la télé, Grrrr ça m’énerve. La nature est largement suffisante pour s’occuper pleinement et puis les vacances sont le moment propice pour lire (si vous avez un peu de temps).
Enfin, c’est quand même génial, que tu ai pris un peu de temps pour l’émission « Allo la planète ». J’ai trouvé cela super d’avoir de tes nouvelles en direct et entendre tes impressions à chaud ;o)
A bientôt, bises
Hallucinant la question sur la TV, mais c’est vrai que pour beaucoup de gens, c’est essentiel…j’aimerais bien la supprimer de chez moi, maintenant, j’ai la faiblesse de trouver ça reposant le soir (et me vider le cerveau de temps à autre); Une de mes amie l’a supprimé, et cela lui permet de faire d’autres activités…maintenant, la vie de couple, c’est des concessions 🙂
Merci pour Allô la Planète, c’était plutôt sympa d’avoir un contact humain la journée…
A bientôt, les photos sont en cours de traitement, mais les premiers articles déjà écris !
Je suis sur la même longueur d’ondes que toi concernant ce besoin de coupure.
J’adore partir à l’étranger, juste pour arrêter de regarder mon téléphone toutes les deux minutes.
Par exemple, ce weekend, je suis partie à Bruxelles. Eh bien c’était vraiment chouette d’avoir accès ni à Internet ni à mon téléphone 🙂 C’était reposant !
OUi c’est ça reposant, on n’est plus « obligé » de garder nos yeux et notre esprit éveillé pour du vent !
Le retour est toujours difficile lorsque l’on revient d’un voyage que l’on vit à fond. Je me retrouve pas mal dans ce que tu vis. En tous cas, bon retour comme on dit et j’espere que la reprise sera la plus douce possible 🙂
Merci 🙂
Ca va, je ne suis parti qu’une semaine, c’est surtout la première fois et le premier retour qui a été difficile, et là, j’ai le blog et l’envie de partager qui motive pas mal (et c’est le printemps)