Cet écrin du Queyras
Début mars, j’étais invité avec la TeamAventuriers à aller découvrir le Queyras.
J’avais vaguement entendu parler de cette région des Alpes du Sud, mais je n’aurais su ni la situer, ni la différencier des autres régions alpines. Ni en vanter ses qualités d’ailleurs.
Côté Alpes du Sud, je connaissais un peu la région autour du lac de Serre-Ponçon, de Gap à Embrun, mais j’étais rarement allé plus loin, où alors dans des endroits dont je n’avais pas souvenir.
Qu’est-ce que le Queyras ?
Je n’avais d’ailleurs jamais franchi l’unique route qui permet d’entrer dans le Queyras. Oui, en hiver, une seule route pour pénétrer ce territoire, et deux autres ouvertes en été uniquement, l’une étant par ailleurs l’un des passage habituel du Tour de France sur le Col de l’Izoard.
Situé au minimum aux alentours des 1600 mètres d’altitude, les Querasiens (édit: Queyrassins) sont les français situés les plus haut en altitude, entourés de montagnes majestueuses, dont la plus haute, le Mont Viso culmine à 3841 mètres, ce qui en a longtemps fait le sommet le plus haut d’Europe. Avant que les alpinistes ne se rendent compte qu’il s’agissait en fait du Mont-Blanc, se trompant finalement de moins de 1000 petits mètres. Cela en a cependant fait un haut lieu de l’alpinisme et a laissé des traces sur le territoire, notamment d’un point de vue architectural, marquant ainsi certains villages !
8 villages et 2500 habitants entourés de montagnes
8 villages seulement composent le Queyras, chacun avec son histoire et sa culture propre. Bien qu’isolé du reste du pays (le Queyras à d’ailleurs été indépendant à une époque, ce qui fait que les habitants se considèrent d’une certaine manière comme des insulaires, du fait de cette histoire et de leur isolement géopgraphique), chaque village est donc différent et avec sa propre personnalité, tant du point de vue architectural que culturel, certains protestants, d’autres catholiques, avec leurs propres fêtes, ne se mélangeant que très peu, et avec 2500 habitants seulement – soit deux fois moins que mon village – pour un territoire énorme, j’ai juste trouvé ça fou !
Mais les anecdotes sur leur histoire sont très nombreuses, et j’ai pris plaisir à découvrir une région attachante, vraiment, autant qu’elle est majestueuse avec ses montagnes. Écouter les habitants raconter comment il était plus simple pour eux de traverser les montagnes pour aller échanger avec l’Italie du sel et autres denrées, plutôt que de prendre la route et aller vers Gap et le sud de la France (de quelques dizaines à centaines de route contre quelques kilomètres dans la montagne effectivement) permet d’imaginer les rudes conditions qui ont façonnées ses habitants.
Un Parc Naturel Régional, une région très protégée
Ce parc naturel régional est aussi une région qui possède une réserve naturelle nationale, une zone de protection de biotope, une réserve de chasse et de faune sauvage, et est classée depuis peu à l’UNESCO, elle dispose ainsi de nombreuses espèces protégées, et prône un tourisme raisonnable, bien loin des grandes stations alpines où les barres d’immeubles à touristes côtoient les pylônes défigurant la montagne, et d’où les embouteillages citadins se retrouvent le temps des vacances. Non, le Queyras ce n’est pas ça.
Dans le Queyras, on trouve aussi de nombreux animaux, dont le loup. Mais pas en cage ou dans un parc. Dans la nature. Même si il y a des fleurs et certaines espèces endémiques animales protégées comme la Salamandre de Lanza qui ne poussent et ne vivent que dans certains endroits du Queyras, j’avoue avoir été fasciné quand on m’a expliqué que le loup rodait, et était très souvent aperçu tant sur le bord des routes qu’aux abords des villages. Qu’il vivait en harmonie avec les habitants. Vous pouvez d’ailleurs aller visiter le musée de l’Arche des Cimes à Ristolas, musée sous forme d’arche de Noé qui explique la faune et la flore du Queyras de manière très agréable, tant adapté aux enfants qu’aux adultes, et vous familiarisera avec ces montagnes regorgeant de richesses.
J’ai ainsi pu apprendre à distinguer chamois, bouquetins et autres mouflons, avec cependant une légère propension à les confondre les uns des autres.
Que faire dans le Queyras ?
Cela faisait plusieurs années que je n’étais pas allé à la montagne. Plutôt habitué à Saint-Gervais, dans la vallée de Chamonix, je ne me voyais pas tellement avec un bébé gravir les montagnes abruptes, et les activités auraient donc été limitées. Pour moi les Alpes étaient hors compétition dans mes choix de vacances pendant quelques années le temps que les bébés grandissent. C’est ce que je pensais avant de découvrir que la région était pourvue de hauts plateaux, parfaits pour des activités comme les balades en raquettes, le ski de fond ou en ski de randonnée nordique.
Domaine important en terme de pistes de ski de fond, vous êtes sur une région mélangeant hautes montagnes (on est entouré de hauts-sommets, et je suis même allé au bout de la route et du Queyras, dans la vallée du Haut Guil sous le Mont Vizo, fascinant…) et des domaines plus accessibles. Chaque village est pourvu de remontées mécaniques, et vous pouvez partir très facilement randonner d’à peu près n’importe où, ou juste descendre des pistes de ski alpin.
Une balade en raquette jusqu’au Pic Traversier
J’ai d’ailleurs gravi en raquettes le Pic Traversier culminant à plus de 2882 mètres, avec Louis, un guide très sympa (il propose des séjours itinérants avec des ânes dans la région !!!). Il a bien dû rigoler en me voyant essoufflé au sommet, mais il est vrai qu’arrivé à 8h depuis le train de nuit en provenance de Paris, et qu’à 9h30 avais déjà chaussé les raquettes au parking du Pont de l’Ariane, nous étions en route, et j’étais non acclimaté, pour le col du Longet à 2700 mètres d’altitude, sous un soleil de plomb.
Saviez-vous qu’ils voient du soleil 300 jours par an? (Du moins c’est ce qui est indiqué un peu partout, et j’avoue que le bleu intense quand je suis arrivé m’a tout de suite donné envie de rester et soulagé de la grisaille parisienne !!!). Je me suis plus facilement acclimaté à ce beau soleil qu’à l’altitude…
Cette première sortie et découverte de la montagne Queyrasienne (édit: Queyrassine) été vraiment superbe et agréable, je ne savais où regarder, chaque pas était pour moi l’occasion de prendre des photos, pleins de photos, le summum ayant été atteint au sommet, sur lequel nous avons mangé charcuterie et fromages locaux. Le bonheur.
La descente fut plus simple, entre glissades dans la neige, passages dans les forêts de mélèze au frais, et traversée d’un charmant ruisseau sur le bas de la piste, sous le regard des majestueuses montagnes. Nous croisâmes même une meute de chiens de traîneau, que j’aurais bien aimé accompagner…
Pour conclure cette première journée qui m’a mis directement dans l’ambiance montagnarde, et cette découverte du Queyras, j’ai vraiment adoré. Point. Il y a des endroits dont on va mettre du temps à s’acclimater, qu’on va devoir apprendre à connaître, mais dans le Queyras je m’y suis senti bien instantanément.
Autant vous pouvez y vivre l’aventure avec les montagnes, y effectuer le tour du Queyras du GR 58, autant vous pouvez juste vous balader, découvrir la gastronomie des fermes locales, et tant en famille qu’avec une bande de potes, ou en solo, vous trouverez de quoi vous plaire si vous aimez la montagne.
Je termine par un événement climatique que j’ai trouvé plutôt sympa, que les locaux appellent le retour d’Est. Il s’agit d’une perturbation arrivant presque tous les ans à la fin de l’hiver, et pouvant apporter en quelques heures jusqu’à 3 mètres de neige, qui fondront aussi vite qu’ils sont venus, mais dont les free riders se donnent le mot pour venir surfer en premier cette dernière neige de l’année…
Une région fascinante je vous dit !
Informations pratiques sur le Queyras
Pour y aller :
En voiture : Depuis Paris ( 750 km environ) par l’Autoroute A6 jusqu’à Lyon, puis l’A43 jusqu’à Grenoble.
Ensuite direction Briançon par le col du Lautaret ou Gap par le col Bayard puis Embrun-Guillestre.
En train : Paris-Briançon (vous pouvez descendre à MontDauphin-Guillestre, des navettes font ensuite la liaison vers le Queyras.
Je conseille le train de nuit, vous partez vers 21h de Paris et arriverais dans la région vers 8h, c’est vraiment idéal.
Où loger :
Vous trouverez de nombreuses informations sur les hébergements, qui sont assez nombreux sur le site de l’office du tourisme du Queyras.
Nous y étions, une très belle journée dans une bonne ambiance avec un guide très sympa. Des paysages superbes. Merci pour le reportage.
De rien, très bonne ambiance en effet ce jour là 🙂
les habitants du queyras sont des queyrassins (et queyrassines) et la montagne est également quayrassine. merci
Merci, je ne me rappelais plus !
Je corrige de suite !
Superbe coin ce pic Traversier. Sur ta 11e photo, on voit bien les traces à Ski de rando. Je me souviens de l’avoir descendu dans une poudre de rêve. A lire ici pour ceux qui aimeraient se tailler un rail de poudre à consommer sans modération http://www.i-trekkings.net/dossiers/dossiers.php?val=2301_ski+randonnee+dans+queyras
Il y avait un mec qui le montait en ski, mais il était plutôt lent…