Ha ma cabane…
C’est certainement mon âme d’enfant qui me fait rédiger ce billet, mais j’avais envie de parler des cabanes…des cabanes sur le bords de lacs, cabanes isolées et où en solitaire vos compagnons seront les habitants locaux, souvent à poils et plumes, quasiment invisibles et que vous apprendrez petit à petit à repérer. Traces dans la neige en hiver, en sortir pour aller écouter le silence, bruit de la nature en été, quiétude ultime. Le mythe de la cabane !
La cabane en rondins sur le bord du lac
Les récits de cabanes me font rêver, je suis une sorte de « cabanivore ». Récemment, j’ai échangé sur le livre de Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie) pour lequel j’avais eu une déception lors de sa lecture, il y a déjà quelques années à sa sortie. En effet, à l’époque j’avais été déçu par le récit, non pas par son écriture qui m’avait transporté sur le bord du lac Baïkal, mais sur le fait qu’il passe son temps à ne rien faire, juste profiter de ses nombreuses réserves de nourriture et de vodka amenées. Je ne voyais aucunement la difficulté de l’aventure et la solitude d’une telle expérience, et j’avais l’impression d’un grand gâchis: avoir la chance d’être seul dans une cabane et ne rien faire !
J’étais en effet plutôt habitué à lire des récits de cabanes comme ceux magnifiques de Grey Owl, John Haines ou encore mon préféré de tous, Indian Creek de Pete Fromm.
Le mythe du trappeur
Des hommes qui passaient des mois seuls, isolés du monde, pour certains à ne vivre que de ce qu’ils attraperaient, de leur « trappe ». Des trappeurs, qui ne vivaient pour certains que par ce qu’ils chassaient en hiver, vendant les peaux, chose qui bien qu’horrible pour un citadin, est normal dans ces contrées où on parlera de régulation des espèces (attention, je ne parle pas des extinctions qu’il y a presque eu lors du commerce excessif des fourrures).
Avez-vous lu ou vu « Le dernier trappeur » ou encore « L’enfant des neiges » de Nicolas Vanier?
Ces deux films m’ont fait rêver eux aussi et participé à ce fantasme de la cabane isolée et entourée de neige, avec l’été l’ours rodant non loin.
Chacun de ces hommes avaient des tas de choses à faire au rythme du temps, qui passait sans qu’ils ne semblent s’ennuyer.
Il y a deux ans, vous le savez peut-être si vous êtes déjà passé ici, j’ai passé seul quelques jours dans une cabane isolée en hiver dans le nord de l’Europe.
Pas d’électricité, ni d’eau courante.
Solitude et aventure
Juste du bois sec déjà coupé (ce qui est déjà très très agréable), un trou dans la rivière (donc passer beaucoup de temps à aller chercher l’eau), un lit et une table dans la cabane, des toilettes sèches à l’extérieur, et comble du luxe, un sauna.
L’expérience fut magique, et bien que je fus la cible de quelques vannes de mes amis à qui j’avais « vendu » dormir dans un igloo et sous un tarp – ce qui était l’idée de base -, ce ne fut pas si simple que ça, et m’a fortement fait revoir mon jugement sur le livre de Sylvain Tesson, et notamment la solitude et l’isolement que l’on peut ressentir.
En effet, être seul, loin de tout (même si je n’étais pas si loin que ça et avais mon téléphone en cas de coup dur), et isolé amène à réfléchir.
On ne se sent pas seul de suite (dans mon cas, je ne suis resté que quelques jours, pas 6 mois), mais on laisse le temps passer. Beaucoup de gestes du quotidien prennent du temps, et un peu d’énergie, comme aller recueillir son eau, la faire chauffer, ou préparer une sortie, préparer le feu, se faire a manger, se réchauffer quand les températures chutent le soir, aller se poser au meilleur endroit pour admirer le coucher de soleil, avant d’attendre les aurores boréales (d’ailleurs, si c’est les Aurores Boréales qui vous intéressent, le Nunavik et la Baie James au dessus du 49ème parallèle seront parfaits)…
Je rêverais de revivre ce type d’expérience, pas forcément seul d’ailleurs, mais isolé, oui !
Ma cabane au Quebec
Une cabane, ça reste dans mon imaginaire l’hébergement parfait du Québec, et j’avoue que trouver une cabane et y passer du temps, aller surveiller les animaux, pourquoi pas voir des ours, se baigner sur le lac, dans mon jardin infini est un fantasme que je réaliserais, je l’espère dans les années qui viennent !
Quand je vois cette cabane au milieu de rien, ou celle-ci non loin de Tadoussac, ou encore « La pourvoirie du Lac Oscar » sur le territoire de la Haute-Mauricie, j’ai juste envie de m’y poser, prendre une canne à pèche, une barque, et laisser passer le temps…
Et vous, ça vous plairait ce type de cabane ?
Si si j’ai vu (enfin je pense). La vidéo de l’australien qui construit une cabane dans la forêt à partir de rien? Je l’ai mise sur le site ainsi qu’une autre où il fabrique ses propres tuiles avec son four. C’est un dingue! Du très haut niveau pour toi qui aime bien le bushcraft.
Moi non plus je ne sais pas faire de cabane mais ça me dirait bien d’apprendre.
Le film c’est l’enfant des neiges? Je ne l’ai pas vu celui-là. J’admire beaucoup Nicolas Vanier. Une vie passée dans le grand nord. Y a pire 😉
Oui c’est ça, l’enfant des neiges ! C’est clair qu’il a dû bien s’amuser !!! Oui c’est bien de cette vidéo dont je parle, impressionnante…
Génial ton petit séjour en solitaire dans une cabane! C’est un rêve aussi d’aller passer un peu de temps isolé au bord d’un lac dans une région bien froide.Le luxe serait même de la construire…
Je suis également sensible à ton opinion sur le livre de Tesson « dans les forêts de Sibérie ». Il a du style, c’est indéniable mais il passe un peu trop de temps à boire (pourtant j’aime ça ;)) et à se lamenter. Sa vision du bonheur et de la nature est trop mélancolique à mon goût. Ca pourrait être plus joyeux!
Elle était où ta cabane exactement?
Elle était sur le bord de la rivière Kalix, en Laponie Suédoise !
Ouep, construire sa cabane, t’a pas vu la vidéo du mec qui se construit sa maison en super accéléré juste avec ce qu’il a dans la nature ? Très impressionnant…sinon j’avais adoré le film de Nicolas Vanier quand il construit sa cabane pour y passer un hiver….magique (mais bon, je ne suis pas assez bricoleur).
Je dis oui pour l’expérience en cabane ! un de mes plus grands rêves, vivre comme toi un hiver isolée. Comme toi (aussi) ultra déçu du livre de Tesson – pour les mêmes raisons – et Indian Creek est mon livre culte… soupir. contente d’avoir découvert ton blog qui est à présent dans mes favoris
Merci, Indian Creek, je ne l’ai pas lu l’hiver dernier, mais là je vais me replonger dedans dès qu’il fera un peu plus froid !!!
J’ai passé deux mois dans une grande cabane, dans l’Utah, au milieu des cerfs et des coyotes. Toilettes sèches à l’extérieur avec une sublime vue, on puisait l’eau directement à sa source. Par contre, je ne me suis pas mise à chasser 😉
2 mois ??? la chance !!! Ca devait être top !!!
C’était dans quel cadre ? Un boulot, ou un choix? Comment as-tu trouvé ça ?