Grand Bivouac 2015: sous le signe de la spiritualité
Qu’est-ce que le Grand Bivouac ?
C’était déjà la 14eme édition du Grand Bivouac, l’un des festivals de voyage les plus important en France.
Festival de tous les voyages, et pas forcément de l’aventure ou des sports extrêmes. Moment d’échanges et de partage, de découvertes et de rêves. Il se déroulait à Albertville en Savoie (que je découvrais aussi), et pendant 4 jours de furent films de voyages, expositions de photos (superbe expo que celle du collectif Vies de Quetzal dans lequel le officie notre collègue de la TeamAventuriers, Anne Becel), et conférences débats.
De plus, le Grand Bivouac comprend aussi un village avec salon du voyage et salon du livre, où de nombreux auteurs sont présent pour raconter leurs voyages et aventures, partager et dédicacer.
Il y en avait pour tous les goûts et les affinités avec ce qu’il faut de découvertes, et je vous avoue que je n’avais pas envie de repartir et de rester dans cette ambiance de rêves et de voyages !
De belles têtes d’affiche pour cette 14ème édition
Nous étions invités par Savoie Mont-Blanc avec François et Gregory, ce qui nous a permis de voir certaines des têtes d’affiche du Festival : le film « Les Semeuses de joie » de Caroline Riegel, qui a reçu le Prix du Festival (mon gros coup de cœur, et pas que le mien d’ailleurs), la conférence de Matthieu Ricard (moine bouddhiste, traducteur du Dalaï Lama, sur l’altruisme), le film « Les beaux matins du Monde » de Daniel Dencik, et la conférence de Jean-Christophe Victor sur le monde qui nous attend.
Pourquoi donc parler de spiritualité ?
Certains amis rigolent sûrement en lisant ces lignes et m’entendant parler spiritualité d’ailleurs.
Mais durant ce week-end j’ai vu un film sur des nonnes, écouté un représentant du bouddhisme parler de bienveillance, et visité une abbaye (bon, ceci n’a rien à voir avec le Grand Bivouac, c’était en marge, mais quand même); et nous avons ensuite écouté un scientifique géopolitologue, qui avec des chiffres et statistiques à remis en perspectives de nombreuses choses que l’on peut entendre dans les médias classiques (et les croire), et fait réfléchir, et c’est au final ça la spiritualité !
Avant d’aller plus loin, je vous invite à écouter cette chanson de Art Yenta, « Combinaisons of Life« , qui était le générique de la bande annoncé du Festival et dont je suis tombé amoureux. Pour vous mettre dans l’ambiance !
Mon programme sur ce Grand Bivouac
L’avantage des festivals c’est de pouvoir voir des choses différentes. L’inconvénient c’est de ne pas pouvoir tout voir. Je n’ai pas pu voir « Under The Pôle II », ni « L’âme de la banquise« . Ces deux films me parlaient vraiment (j’avais vu et adoré Under The Pôle premier du nom) et parlaient Grand Nord, et j’espère qu’ils ont été appréciés comme ils le méritaient par les festivaliers, mais certainement au vu des échos que j’ai pu avoir !
De mon côté, voici une revues des films et conférences auxquelles j’ai pu assister :
« Semeuses de joie » par Caroline Riegel
Mon coup de cœur.
Ce fut le premier film que j’ai pu voir au Grand Bivouac, dans le superbe théatre « Le Dôme » d’Albertville.
L’histoire, c’est celle de Caroline qui après plusieurs séjours au Zanskar (Himalaya) dans une nonnerie où elle est devenue amie avec les nonnes – et y ai retourné plusieurs fois – décide d’emmener ses amies faire le tour de l’Inde pendant 4 mois. C’est donc un périple plein de joie, de bonne humeur et de découverte que nous allons suivre.
J’ai trouvé ce film très intéressant, et rafraîchissant, les nonnes ayant toujours le sourire, on a envie que d’une chose, être ami avec elles !
L’échange qui a suivi le film (c’est ça qui est génial sur ce type de festival, car les films sont souvent suivi d’un plateau d’invités qui échangent et permettent d’apprendre pleins de trucs) était lui aussi très instructif, car on y a retrouvé des spécialistes du Zanskar (Olivier Föllmi entre autre, dont l’une des photos illustre l’affiche de cette édition du Grand Bivouac), et cerise sur le gâteau les nonnes étaient elles aussi présentes et on pu donner leurs avis sur cette belle aventure et leur amitié avec Caroline.
Elles ont terminées par une belle prière qui a duré plusieurs minutes, prière vers, pour les spectateurs.
J’ai beaucoup apprécié à la fois le film, mais aussi la démarche de Caroline Riegel, qui en plus de dévouer une partie de sa vie à ce projet, ce pays et ses amies nonnes, a monté une association pour permettre de construire une école dans la nonnerie. Et éviter ainsi le départ trop tôt des jeunes filles souhaitant faire des études. Vous pouvez faire des dons via son association Thisgpa.
« Asiemut », d’Olivier Higgins et Mélanie Carrier
C’est l’histoire d’un couple Québécois, Olivier et Mélanie, qui décide de réaliser un périple de 8 000km entre la Mongolie et l’Inde. Mélanie n’ayant jamais fait de vélo. On va ainsi les suivre durant leur aventure, entre joie, craintes, difficultés, et rencontres. On souffre avec eux à la fois physiquement et mentalement, on a envie de les aider, on a envie d’être à leur place et vivre ce qu’ils ont pu ressentir, leur relation étant fusionnelle et belle !
33 récompenses ont déjà été gagnées par Asiemut depuis sa sortie en 2007, et c’est donc en habitué des festivals qu’Olivier Higgins s’est prêté au jeu des questions avec bonne humeur !
Vous pouvez retrouver sur Möfilms les infos sur le film et les autres réalisations de ces 2 réalisateurs.
« Plaidoyer pour l’altruisme », Conférence de Matthieu Ricard
C’était L’une des stars de ce festival, Matthieu Ricard est à la fois docteur en génétique cellulaire, écrivain, photographe et moine bouddhiste, traducteur français du Dalaï Lama. Il était invité à parler de son dernier ouvrage « Vers une société altruiste« , et sa conférence qui a duré une heure lui a permis d’aborder de nombreux sujets autour de l’altruisme, et notamment comment concilier bonheur individuel et bien commun, à l’heure où de nombreux problèmes se posent.
« Les beaux matins du monde », de Daniel Dencik
C’était la tête d’affiche du samedi soir, et du Festival d’ailleurs. Et un film qui se passait au Groenland, je ne pouvais pas rater ça !
Pendant que la fête d’anniversaire des 40 ans d’Allibert trekking battait son plein – j’ai eu le temps de manger un peu de très bonne tartiflette – nous nous sommes donc posés sous le Dôme devant cet ovni.
En effet, il ne s’agissait ni d’un film d’aventure, de voyage, ni d’un reportage. Un film décalé : une équipe de scientifiques, philosophes et artistes qui partent chercher au Groenland des choses, sur un magnifique voilier identique à ceux des explorateurs polaires du 18ème siècle. Pas de but précis, un financement privé leur donnant ce luxe de ne pas avoir d’objectif.
Le rythme du film est plutôt lent, et le contraste entre les scientifiques sérieux et les artistes moqués par les premiers est plutôt intéressant. Même si on se demande parfois ce qu’ils font là !
Film scandinave, l’humour est plutôt cynique, et à l’heure où le réchauffement climatique est une priorité, et où on nous demande de faire attention, de changer notre mode de vie, on peut être choqué par leurs propos « de toute façon on va tous mourir, arrêtons de nous prendre la tête« . Décalé je vous dit !
Enfin, je dirais que j’ai surtout été déçu par l’image qu’il donne de ce pays, si on a eu le droit à quelques belles images de paysages, c’est assez différent de ce que j’attendais et ce qu’on voit d’habitude, gris, sombre, plutôt triste.
Il fut suivi d’un débat de spécialistes du Groenland et du grand-nord, et il fut intéressant de voir que leurs regards ont tous été assez durs envers « Les plus beaux matins« , car ce Groenland, de part ces paysages et l’ambiance qu’ils connaissent très bien, n’était pas du tout le même que celui du film.
Mais si globalement je suis sorti avec un avis négatif à mitigé, c’est surtout par rapport à ce que j’attendais, et c’est peut-être ça aussi la force de ce film, qui nous emmène là où on ne s’attend pas à aller, tout en ouvrant des réflexions. Avec quelques jours de recul, je pense qu’il serait intéressant de le revoir.
« Le monde qui vient, les paramètres du changement », Conférence de Jean-Christophe Victor
La ce fut aussi un grand moment. La salle était pleine pour écouter ce grand bonhomme. Je ne sais comment le qualifier, entre scientifique, geopolitologue, professeur, un peu tout à la fois. C’est aussi le créateur et présentateur de l’émission, « Le Dessous des cartes » sur Arte. C’est aussi l’un des fils du très grand explorateur polaire Paul Émile Victor.
Il a posé les bases du monde actuel, a remis en cause bien des discours si souvent entendus sur l’immigration, sur ses coûts mais aussi et surtout des gains, sur l’insécurité qui diminue (à l’inverse du ressenti des populations) ‘sur la population qui croit, sur nos besoins et nos contradictions, sur la consommation…tant de sujets qui ont été intelligemment abordés, de manière claire, pour une conclusion si positive : on va s’en sortir, car nos enfants ne pourront pas faire pire que nous, et l’avenir ne dépend que de ce qu’on en fera…
Ce fut une belle première, ce Grand Bivouac. Et j’espère y retourner car j’ai adoré, tant l’ambiance que la programmation, et je vous avouerais que passer un week-end à la montagne m’a fait un bien fou !
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