Débat: dire ce que l’on fait ou faire ce que l’on dit?
Un coup de gueule sur une manie bien française
Voici un coup de gueule, constatation, et peut-être pour certains un conseil si jamais vous n’aviez jamais remarqué ce fait. Énervant.
Dire ce que vous faites. Tout ce que vous faites. Sinon…
Quelque chose qui m’énerve au plus haut point.
Parler pour ne rien dire
Je dis rarement ce que je fais, je le fais, point. Au travail surtout, dans ma vie perso aussi. Je fais des choses, que je dois faire (ou non), mais je ne le dis pas forcément. Naturellement ou par obligation. Des fois ce ne sont que des détails, des choses pas si importantes, d’autres fois des choses à faire donc normal qu’elles le soient.
Mais je ne crie pas sur les toits.
Et cela m’a régulièrement porté préjudice, soit sur du court terme, soit sur du long terme, et ça m’a toujours autant énervé que paru injuste.
Une comparaison injuste
En effet, on est sans arrêt comparé aux autres, et dans les autres, il y a ceux qui, à l’inverse, disent ce qu’ils font. Tout le temps, même lorsqu’ils vont aux toilettes de l’entreprise, ils vont envoyer un mail pour prévenir. Nan je n’exagère presque pas. Je suis sûr que vous en connaissez des comme ça, lèches bottes dit-on parfois, mais pas que ça, car si lèches bottes ils sont, c’est le regard des autres sur eux qui les maintiennent dans cette case et ce comportement.
Et au final, se sont eux qui ont raison, car d’un point de vue hiérarchique, se seront ces personnes qui se seront mises en avant pour tout et n’importe quoi, et pour ceux du dessus le fait qu’ils gesticulent en fait des personnes efficaces. Écris comme ça, vous vous dites certainement que j’exagère, mais non. Rappelez-vous un ex-président…
Une société superficielle?
Réfléchissez. Pensez à des proches, collègues, responsables hiérarchiques…peut-être est un mal typique de notre société du paraître.
Même dans la sphère privée, j’entendais récemment quelqu’un de proche qui comparait deux enfants. Elle disait que l’un était très observateur, car en effet, il parle tout le temps et dit tout ce qu’il voit, observateur, indéniablement, il l’est. Mais son frère, qui parle moins, n’est-il pas autant observateur? Comme tous les enfants? Sauf qu’il ne dit pas tout ce qu’il voit…et ça commence comme ça, le regard que les autres lui portent. On n’est pas observateur si on ne dit pas tout haut qu’il se passe quelque chose qui pourtant nous paraît évident.
Dans la sphère professionnelle, j’ai connu, dans chaque entreprise, des personnes qui envoyaient des emails à toute la terre pour dire qu’elles avaient fait telle ou telle chose, insignifiante souvent. Moi je faisais ces choses, sans le clamer, mais c’était fait. Normal, c’était à faire. C’était de plus contrôlé (dans le web, tout est contrôlé, tout peut l’être, et en temps réel, de même que vos résultats chiffrés et financiers sur lesquels reposent les équilibres des sociétés, donc quel intérêt en plus de jouer à cette surcommunication?).
Mais à la fin, lors des évaluation, on me reprochait toujours de ne pas dire ce que j’avais fait. Plus grave je trouve, il était mieux vu de dire ce qu’on faisait, que faire ce qu’on disait où devait faire, l’important étant de parler.
L’important n’est pas de participer, mais de parler
Et c’est plus ou moins toujours le cas, même si en fonction des entreprises, des responsables, c’est quelque chose de plus ou moins prononcé.
Mais ça m’énerve, car comme je ne suis pas la personne qui va parler le plus, qui va le plus de vanter de telle ou telle chose faite, je me retrouve souvent sanctionné, injustement, pour un travail effectué souvent de meilleur qualité que ceux qui parlent, envoient des emails, et font semblant de travailler mais le disent !
J’ai souvent lu que chez les peuples Inuits par exemple, on juge les personnes sur les faits, uniquement. Celui qui parle trop est mal vu. Ils vont montrer leur affection, amitié, ou respect sans le dire, mais par un acte fort.
Chez nous c’est l’inverse, on parle, on communique, mais que fait-on?
Avez-vous aussi ce ressenti, où est-ce que ça vient uniquement de moi? Est-ce notre culture qui veut ça, et j’ai tort d’être énervé (et donc, je devrais changer de pays car incapable de m’adapter?).
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