Traverser des montagnes, par la Haute Route des Escartons
Le Queyras et la Haute-Route des Escartons
C’était ma première nuit dans le Queyras. J’étais arrivé la veille au matin, et après une grosse randonnée en raquettes dans la montagne, j’avais passé une bonne nuit réparatrice.
Je l’avais passée au gîte d’étape le Grand Rochebrune dans le hameau de soulier. Auberge très chaleureuse, une décoration montagnarde, un bon repas entourée d’autres aventuriers prêts à en découdre dès les premières lueurs matinales.
Au matin, j’eu le plaisir de déjeuner (et me réveiller) devant un panorama magnifique, celui du Queyras. Au cas où j’eu oublié où j’étais, les montagnes me le rappelaient, majestueuses, sous un ciel bleu magnifique. Les Alpes du Sud, waouh…
L’histoire de la Haute Route des Escartons
Le programme du jour, l’ascension du célèbre col d’Izoard, étape de la Haute Route des Escartons, en ski de randonnée nordique.
François, du site Un Monde d’Aventures et de notre collectif de la TeamAventuriers, me rejoignait ce matin, directement depuis Paris, ainsi que Régis Cahn, un amoureux du ski de rando nordique, qui est devenu au fil des années la référence en la matière, notamment avec son forum dédié à cette activité, et son site de vente de matériel nordique (et l’outdoor hivernal, on trouve de très bon produits, je m’étais équipé sur un certain nombre de produits sur Aventure Nordique pour mon séjour en Laponie l’année dernière).
Nous étions accompagné de Jean-Lou Botta, notre guide de haute montagne et responsable de Nordic Alpes Sud (l’organisme qui coordonnes les activités autour du ski dans les Hautes-Alpes), les deux comparses resteraient avec nous pour ces 3 jours dédiés au ski de randonnée nordique, sur ce superbe terrain de jeu des Hautes-Alpes.
Comme je l’ai dit un peu plus haut, nous allions parcourir l’une des étapes de la Haute Route des Escartons.
Autrefois appelée la Haute trace, cet itinéraire a été créé en 1999, afin de relier les vallées du Grand Briançonnais, du Haut Val de Suse, et du Queyras et baliser un terrain de jeu historique pour les passionnés d’outdoor.
Historiquement cet itinéraire était aussi un moyen de revenir aux racines de la région, pour laquelle il était plus simple de relier les territoires par les cols que par les vallées. La (désormais) Haute-Route des Escartons fait environ 100 kilomètres, pour 2200 mètres de dénivelés, à parcourir en ski, raquettes en hiver, en trail ou VTT l’été. Les possibilité de bivouac en pleine nature ou dans des gites d’étapes sont très nombreuses, vous trouverez au moins un gîte tous les 20 kilomètres, et vous pouvez la parcourir dans son intégralité en une semaine environ, avec des skis, une Pulka, et de quoi bivouaquer (ou dormir en refuges).
Le ski de randonnée nordique
Nous avons donc chaussés nos skis de randonnée nordique. Je n’avais jamais porté de type de ski, ayant uniquement testé la randonnée nordique en Laponie, où j’avais des skis en bois avec mes Sorel Caribou aux pieds.
Les chaussures de ski de rando sont agréables, on peut marcher sans soucis avec, et les ski aussi. Le talon est libre ce qui permet pas mal de manières de skier (que je n’ai pas forcément testé), et des écailles empêchent le ski de reculer, ce qui est tout l’avantage des skis de rando, pouvoir monter dans ma montagne. Si la pente est trop importante, on rajoute des peaux de phoque, qui sont en réalité en synthétique ou en peau de mohair.
Le départ depuis Souliers
C’est sous un magnifique soleil que nous empruntons donc cette route des Escartons, commençant la montée jusqu’au village d’Arvieux, dernière étape avant de quitter le Queyras par le col d’Izoard et se retrouver dans le Briançonnais. Dit comme ça ça a l’air simple, mais en fait pas du tout.
Première difficulté pour moi, la descente. N’étant pas un adepte du ski, le chemin verglacé par endroit me fait passer plusieurs kilomètres en chasse-neige. Je suis content d’avoir consacré ces dernières semaines à faire de la PPG (préparation physique générale) et du renforcement musculaire, mes quadriceps montrant ainsi tout l’étendu de leurs ENORME résistance…bon en vrai j’avais mal !
Pause déjeuner où saucisson et fromages de montagnes redonnent de l’énergie (et mélanges de fruits secs et oléagineux aussi hein), avant d’entamer sous un soleil de plomb l’ascension du col, sur un chemin très pentu nécessitant les peaux de phoque, sous un soleil de plomb, qui malgré mon t-shirt en laine mérinos spécial running me fait transpirer comme si on était en plein été. Comme si je n’avais jamais fait de sport, nous ne sommes qu’entre 2000 et 2400 mètres, mais je ressent les effets de l’altitude, avec un essoufflement assez important (pour quelqu’un qui venait de courir plus de 20km 4 jours plus tôt je me suis trouvé léger sur le coup).
Bien que difficile, le chemin rocailleux et partiellement recouvert de neige au départ est juste sublime. Les montagnes sont dans notre dos, mais petit à petit au fur et à mesure de l’ascension, la Haute-Route s’élargit, et je ne sais plus où donner de la tête et de la photo, tellement on en prend pleins les yeux. Fatigué aussi, tout le monde s’attend et se cale sur le rythme des plus faible (en l’occurrence moi), et je suis impressionné par le niveau de Jean-Lou et Régis qui galopent sur les rochers avec leurs skis, Régis le faisant sans ses peaux de phoque…
Petit à petit, le paysage devient plus blanc, les arbres se font plus rares, et nous arrivons dans des paysages presque scandinaves. C’est beau, malgré la fatigue je suis bien, et se poser au haut pour bivouaquer doit être une très belle expérience.
Le Col d’Izoard
Nous arrivons, fatigués, au gîte d’étape Napoléon, après avoir immortalisé cette arrivée au Col d’Izoard. Le temps de faire une bonne pause et déjeuner, sous le regard des montagnes, une bonne Leffe à la main (l’une des meilleurs de ma vie) et en dégustant une tarte aux myrtilles maison délicieuse, nous entamons la descente de plusieurs kilomètres vers Cervières, fin de notre étape.
Une heure de descente sur une route plus simple que ce que je ne pensais, une première partie en chasse-neige, puis petit à petit l’aisance arrivant, je me suis peu à peu lâché et ai pris du plaisir à descendre tranquillement. Chacun vaquait à sa descente, petites pauses tous les 3/4 lacets, pour enfin arriver a la fin de la neige en bas de la route.
Un itinéraire historique vraiment superbe !
J’ai vraiment adoré cette étape de la haute-route des Escartons.
L’Aventure Nordique (but de ce week-end, qui commencerait réellement le lendemain) s’était déjà passée sur l’une des parties de l’itinéraire et nous allions le week-end en découvrir une autre dans la vallée de la Clarée (entre Névaches et le Col de la Buffère), mais c’est vraiment un endroit superbe, qui bien que difficile en ski de rando, est vraiment sympa pour ce type d’itinéraire. Sans bien skier j’ai pu le faire, c’est donc plutôt bien adapté, pour le peu que vous soyez physiquement en forme.
Vous pouvez trouver des infos sur le site Mahauteroutedesescartons qui permet de télécharger les cartes GPS et bien sur sur le forum Skirandonneénordique que gère Régis.
Ah le col d’Izoard, que de crampes j’ai eu à cause de lui (fait en été par contre).
Mais en tout cas, j’en garde de très bons souvenirs.
C’est superbe, j’aimerais bien le voir en été également !
ouahhh les photos et les paysages sont fantastiques ! Cela me donne envie de voir de plus près ce fameux col d’IZOARD… Qui n’est d’ailleurs pas célèbre pour rien 🙂
Merci 🙂
J’aimerais aussi beaucoup revenir mais en été, ça doit être vraiment joli aussi !
Les Alpes sont un endroit vraiment magique. Je passe souvent mes vacances de février dans les stations de ski de la région. Tu me donnes envies de chausser mes skis et de venir te rejoindre dans tes aventures 😉 Très belles photos.
Merci 🙂